D’inquiétantes rumeurs sur le soya circulent depuis quelques années sur Internet. Elles furent reprises dans divers médias et bien sûr par les producteurs de lait et de produits animaux. Selon cette campagne de diffamation, le soya serait dangereux, cancérigène, lié à des dérèglements de la thyroïde, à des problèmes digestifs, neurologiques, à l’infertilité et aux maladies cardiaques. Le tofu donne la maladie d’Alzheimer et le lait de soya est un poison pour les bébés. Les végétariens/végétaliens consommateurs de soya s’exposent au déclin de leur libido et à devenir idiots. Toutes les campagnes pour encourager la consommation de miso, tamari ou tofu relèvent de stratégies de marketing venant du lobby de la fève soya. Qui dit vrai?

 Les accusations contre le soya proviennent de divers articles dont The Whole Soy Story par Kaayla Daniel;  Soybean, a receipe for disaster par Joseph G. Hattersley publié dans la revue Nexus;  Soy May Cause Cancer and Brain Damage de Joseph Mercola et surtout Tragedy and Hype ( « Bonnes raisons d’éviter de consommer les dérivés du soya ») par Sally Fallon et Maria Enig. Une chose est commune à ces auteur(es) anti-soya. Ils font tous partie de la Fondation Weston A. Price, un organisme se consacrant à la promotion « d’aliments riches en éléments nutritifs et en activateurs vitaux liposolubles qu’on ne trouve que dans les graisses animales ».

 

Cette fondation a aussi lancé une campagne (Real Milk) afin de pousser l’utilisation du Vrai Lait de vache non pasteurisé. Sally Fallon, la plus virulente des anti-soya est présidente de cette fondation pro-viande. Elle se décrit comme une mère de quatre enfants en bonne santé alimentés avec de la nourriture traditionnelle comprenant « beurre, crème, oeuf et viande» . En plus de faire la guerre au soya, elle signe divers articles vantant les mérites de la viande de boeuf et du foie de morue. Tout comme l’un de ses disciples, Joseph Mercola, elle ose affirmer que pour être en santé, nous devons absolument manger de la viande et boire du lait de vache. Pour remplacer les préparations au lait de soya pour bébé vues comme « des pilules contraceptives en bouteille», madame Fallon conseille rien de moins que du lait de vache additionné de gélatine, de jaune d’oeuf, d’huile de foie de morue et de foie de boeuf coupé en morceaux. Belle alternative santé pour des bébés!

Est-ce que cette propagande contre le soya provient d’informations manipulées afin de faire la promotion du lait de vache et de la viande? Et, fait encore plus grave, une façon délibérée de discréditer le végétarisme|végétalisme?

 On pourrait le croire quand Sally Fallon dans Myths and truths of beef fait un éloge dithyrambique de la viande de boeuf, un aliment riche en nutriments, indispensables au bon état des yeux et à celui du coeur. C’est une honte d’avoir diabolisé la viande rouge, selon elle. Et les membres du groupe PETA ne sont que des  fanatiques  lorsqu’ils affirment que l’élevage du boeuf est un désastre environnemental et nécessite des surfaces qui pourraient servir à la culture de céréales nécessaires à éradiquer la faim dans le monde. Madame Fallon propage ce mythe absurde que les végétariens sont sujets aux carences, en particulier en zinc et en B12. « Les végétariens, consommateurs de tofu et de caillé de haricots comme substitutifs de la viande ou des produits laitiers, risquent des carences sévères en matières minérales » . Cette carnivore, elle-même assez fanatique, prétend que les végétariens souffrent en particulier d’un manque de zinc, ce « métal de l’intelligence » : « L’état cérébral confus que les végétariens prennent pour de l’élévation de conscience est en réalité une espèce de brouillard qui accompagne toute carence en zinc ». En quelque sorte, pour madame Fallon, les végétariens manquent d’intelligence et sont des idiots. (Comme Leonard de Vinci, Gandhi ou Leon Tolstoi, tous des végétariens?) Des menteurs aussi. Car pour l’adoratrice du boeuf l’un des premiers signes de carence en B12 réside dans une tendance aux accès de colère irrationnels « contredisant ainsi les végétariens qui affirment que nous vivrions dans un monde plus pacifique et plus harmonieux, si seulement nous cessions de manger de la viande » . (De nombreuses études confirment que les végétariens absorbent suffisamment de zinc quand ils ont une alimentation riche en noix, graines, légumineuses, céréales entières – millet, gruau, avoine, riz brun, etc. – et produits dérivés du soya. Pour ce qui est de la B12, on retrouve nombre de carnivores ayant des problèmes d’assimilation pour cette vitamine, en particulier chez les personnes âgées. L’équation végétalisme = carence en B12 est donc en partie fausse.)
                                                                                                                                                             ABSURDES EXPÉRIENCES SUR LES ANIMAUX
 
Pour madame Fallon, quand on en vient à la santé, il faut « suivre le boeuf » . Elle s’incline devant les éleveurs de bovins qui ne sont pas seulement prédisposés à penser librement, mais aussi à bien penser puisque la viande de boeuf fournit à leur cerveau des vitamines qu’on ne trouve que dans le viande. Elle ajoute même, en blague qui sait, que la « démocratie » a besoin d’une certaine masse critique de libre pensée, comme celle que l’on trouve encore dans le commerce de la viande. Dans ses tirades contre le soya et pour la consommation de boeuf, elle conseille de se tourner non pas vers les fruits et les légumes pour obtenir des vitamines, mais plutôt vers le foie de boeuf et de morue. Afin d’obtenir un maximum de calcium, il faudrait mijoter les os et les pieds des animaux pour préparer des soupes et des ragoûts. En plus de manquer d’intelligence, les végétariens souffrent de rachitisme, de retards de croissance et même d’un manque de libido: « Les moines célibataires vivants dans les monastères et menant un style de vie végétarien trouvent que les aliments dérivés du soya sont d’une aide remarquable pour tempérer la libido » . On ne sait trop de quels moines parlent madame Fallon. Les moines tibétains, par exemple, ne boivent jamais de lait de soya. En Inde, jusqu’à tout récemment le soya était un aliment inconnu. Ce lien entre libido et soya est aussi absurde que d’affirmer que les consommateurs de soya sont impuissants, frigides, que les chinois ont des problèmes de fertilité et les japonais tous séniles.

Quelle valeur donner à tous ces anti-soya quand ils proviennent en grande majorité d’une fondation faisant la promotion de la viande tout en se moquant du végétarisme|végétalisme?

 Pour parvenir à leurs extrapolations farfelues sur les dangers du soya, les auteur(es) eurent recours à des études tronquées, des conclusions biaisées et partisanes. Les études citées par madame Fallon et ses disciples se basent essentiellement sur des expériences faites sur des animaux de laboratoire. Que le soya augmente le risque du cancer du sein, de la thyroide, du tube digestif ou du pancréas chez le rat ou la souris n’est absolument pas une indication pour le développement d’un cancer chez l’humain. Les études sur le cancer faites sur des animaux s’avèrent absurdes pour comprendre un cancer humain. Le cancer n’a pas une cause unique, c’est une maladie complexe ayant plusieurs facteurs aussi bien émotionnels qu’environnementaux. Le cancer n’est pas seulement un symptôme mais concerne une personne dans sa totalité, en interaction avec plusieurs éléments et la vivisection manque tragiquement de vision globale.

Fait absurde, mais qu’on retrouve souvent dans le monde de la vivisection, certaines études de l’effet du soya sur les tumeurs cancéreuses sur les rats se contredisent. Les résultats sur les rats femelles n’étaient pas les mêmes que pour les rats mâles. « Extrapoler trop simplement les données complexes obtenues chez la souris à la femme peut entraîner des conclusions erronées, lourdes de conséquences en pratique clinique». (Messina et Loprinzi) L’étude Hsieh et al. abondamment citée par les anti-soya est devenue une référence pour déconseiller le soya aux femmes atteintes d’un cancer du sein. Pour en arriver à cette conclusion alarmante, les chercheurs ont greffé des cellules MCF7 à des «souris nudes ovariectomisées » puis nourries avec du soya. On donna à ces animaux mutants des méga-doses de fèves de soya génétiquement modifiées et dont furent enlevés, à l’aide de produits chimiques, des composants pour en faire des protéines de soya.

Quand les humains ont une alimentation comprenant tofu, tamari, miso, tempeh ou lait de soya, on assiste contrairement aux résultats obtenus en torturant des animaux, une foule de bienfaits pour la santé, y compris une protection contre certains types de cancer. Des recherches épidémiologiques confirment que les pays consommant du soya ont les taux le plus bas de cancer de la prostate, de l’utérus et du sein.

PHYTOESTROGÈNES DU SOYA

 Cette protection contre le cancer proviendrait, entre autres, des phytoestrogènes (oestrogènes végétales) et isoflavones retrouvés dans le soya. Leur forme semblable à celle de l’oestrogène humain leur permet de s’adapter aux récepteurs oestrogéniques. Si trop d’hormones sexuelles sont présentes dans l’organisme, les phytoestrogènes bloquent partiellement leur effet négatif; s’il y a déficience, ils comblent en partie les besoins.
Il est curieux que Madame Fallon et ses disciples attribuent aux phytoestrogènes les mêmes effets dévastateurs que ceux des xénoestrogènes (oestrogènes de synthèse) provenant de la viande, du lait, des oeufs, du poisson, des pesticides, des produits chimiques ou des métaux lourds. En fait, jamais les disciples anti-soya ne parlent des propriétés toxiques des xénoestrogènes. Pourtant, il est maintenant connu qu’à l’inverse des phytoestrogènes, de par leur structure chimique, les xénoestrogènes s’accumulent dans les tissus graisseux et s’avèrent extrêmement problématiques pour le système endocrinien. Les mises en garde contre les isoflavones de soya servent en fait les intérêts des laboratoires pharmaceutiques qui préfèrent vendre des oestrogènes synthétiques pourtant beaucoup plus néfastes que les isoflavones des végétaux pour lutter contre les troubles du syndrome prémenstruel ou de la ménopause. Une autre preuve de l’absurdité des tests sur les animaux. Contrairement à certains animaux, 85 % des isoflavones du lait de soya consommés par l’humain sont dégradés dans l’intestin.

Une étude menée à Boston a mesuré le niveau d’hormone sanguin ainsi que le niveau des excrétions dans l’urine chez les femmes végétariennes et chez les femmes qui mangent de la viande. Les femmes végétariennes ont augmenté le taux d’excrétion fécale d’œstrogène, ont diminué le niveau d’œstrogène dans la bile et avaient un taux d’œstrogène plus bas dans le sang, – 11 % à 20 % plus bas que les taux mesurés chez les femmes mangeuses de viande. Plusieurs autres études, ainsi que les études épidémiologiques, indiquent qu’une alimentation à faible teneur en gras et en protéines animales est une façon de diminuer, durant leur vie, le temps d’exposition des femmes aux oestrogènes, ce qui protège contre le cancer.Le cancer du sein ne cesse d’augmenter dans les populations qui ne mangent pas de soya en général. Nous devrions être plus concernés par les xénoestrogènes que par les phytoestrogènes consommés par des millions de personnes depuis des milliers d’années, en Chine et au Japon notamment.

PILULES CONTRACEPTIVES POUR BÉBÉS?

 Dans ses élucubrations anti-soya et pro-viande, Madame Fallon affirme, sans preuves scientifiques, « qu’on soupçonne » les phytoestrogènes donnés aux nourrissons par l’intermédiaire des laits de soya d’être responsables du développement sexuel de plus en plus précoce des jeunes filles aux Etats-Unis et du développement sexuel retardé des garçons. Les xénoestrogènes du lait de vache ou de la viande que les enfants consomment dès leur plus jeune âge sont des substances hautement toxiques pour le système endocrinien, bien plus que les phytoestrogènes du soya.
Depuis plus de 60 ans les préparations au lait de soya ont été donnés à des millions d’enfants sans qu’il y ait une hausse anormale de problèmes. L’allaitement par la mère demeure l’alimentation idéale et essentielle pour les bébés. Quand ce n’est pas possible, le lait de soya peut s’avérer une solution santé et éthique pour remplacer le lait de vache. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medecine le taux de contamination par métaux lourds et autres contaminants est extrêmement plus bas dans le lait des femmes végétaliennes que dans celui des femmes carnivores.Les produits animaux (viande, poisson, lait, oeufs) concentrent davantage d’éléments contaminants que les aliments d’origine végétale dans le lait maternel.

Rappelons une célèbre étude souvent citée comme référence positive concernant le végétalisme chez les enfants. En l970, un groupe de hippies partirent de San Francisco pour établir une communauté alternative The Farm dans le Tennessee. Leur alimentation végétalienne était basée sur les produits du soya – tofu, tempeh et lait de soya. Le poids et la taille des 404 enfants végétaliens âgés de 4 mois à 10 ans ont été comparés à ceux de l’ensemble des enfants américains du même âge. A l’âge de 10 ans les enfants végétaliens s’étaient développés normalement et sans carences. The Farm existe encore de nos jours et ces enfants sont devenus des adultes en santé. Ajoutons que deux instituts ont épluché plus de 256 sources scientifiques aux Etats-Unis et au Canada pour en venir à la conclusion que la nourriture végétarienne aussi bien que la nourriture végétalienne sont appropriées pour toutes les phases de la vie y compris la grossesse, l’allaitement et l’enfance.

TROUBLES DE LA THYROIDE

Les anti-soya avancent aussi l’hypothèse que le soya, parce qu’il contient des substances goitrigènes, peut amener des troubles de la thyroide. Pour le dr. Virginia Messina, auteure de The Simple Soyabean and your Health : « Il n’y a aucune preuve indiquant que le fait de consommer du soya pourrait causer des problème thyroidiens chez les gens en santé et bien nourris qui ont suffisamment d’iode dans leur alimentation » . (Algues, varech, sel de table iodé contiennent de l’iode).

En ce qui concerne particulièrement les nourrissons, entre les années 1951 et 1961, environ 10 cas de goitre furent diagnostiqués chez ceux nourris avec des mélanges pour biberon à base de farine de soya. Ces vieilles données sont à la base de cette affirmation que le soya interfère avec la thyroide. Depuis l960, les mélanges pour biberons sont enrichis d’iode. Aucun cas de goitre ne furent diagnostiqués chez les bébés nourris avec ce genre de mélange depuis les 40 dernières années.

SOYA, VIANDE ET DÉMENCE

 Une étude publiée au mois d’avril 2000 dans le Journal of the American College of Nutrition établissait un lien potentiel entre la consommation de soya et le risque de démence. Effectuée à Hawaii sous la direction du docteur Lon White, cette étude affirmait que les hommes ayant consommé le plus de tofu durant le milieu des années 1940 jusqu’au milieu des années 1960 avaient plus de chances de souffrir de démence et de la maladie d’Alzheimer en vieillissant. Les chercheurs n’indiquèrent pas les habitudes de vie des hommes ni la méthode de fabrication du tofu. Certaines méthodes de fabrication du tofu typiques à Hawaii peuvent donner un taux élevé d’aluminium et un taux élevé d’aluminium dans le cerveau a été impliqué dans certains cas de démence précoce. Ces hommes avaient aussi peut-être reçu des vaccins contenant de l’aluminium. Cette étude – la seule suggérant un lien entre la consommation de tofu et la démence – est loin d’être concluante car le taux de démence est plus faible dans les pays asiatiques, où la consommation de soya est élevée. Les japonais qui consomment beaucoup de soya ont une espérance de vie très longue et ont de très bonnes fonctions cognitives en vieillissant. C’est même dans ce pays que l’on retrouve le plus haut taux mondial de centenaires.
D’autres chercheurs ont analysé la consommation de nourriture et la performance cognitive de plus de 5 000 personnes âgées. Leurs résultats furent publiés dans les Annales of Neurology (1997): les gens qui consomment le plus de protéines animales ont le plus haut risque de démence dû à des problèmes cardiovasculaires. Le Journal of Alzheimer’s Disease et le Journal of the Medical Association ont comparé le taux d’incidence de la maladie d’Alzheimer aux variables dans l’alimentation des résidents de 11 pays différents; le plus haut taux d’incidence de la maladie se retrouvait auprès de personnes avec une forte consommation de protéines animales.

SOYA DONNÉ AUX ANIMAUX POUR LA VIANDE
                                                                                                                                                                             De par le monde, 80 % du soya est donné aux animaux, y compris aux vaches laitières. Ce soya est fortement contaminé par les pesticides et de plus est génétiquement modifié. Par le phénomène de la bio-accumulation, les contaminants, métaux lourds et autres se retrouvent dans le lait et la viande dans des quantités potentiellement bien plus dangereuses que les phytoestrogènes d’un lait de soya ou d’un tofu faits avec des fèves biologiques. Il est curieux que les anti-soya passent sous silence les substances cancérigènes et toxiques contenues dans le lait animal. Ces substances peuvent être des milliers de fois bien plus puissantes que les phystoestrogènes des plantes pour bouleverser notre système endocrinien. Puisque le lait de vache provient d’une vache enceinte ou ayant accouchée depuis peu, de nombreuses hormones naturelles se retrouvent dans son lait (et sa viande) : hormone hypophysaire, hormones stéroïdes, hormones hypothalamiques, hormones thyroïdes|parathyroïdes et hormone IGF-1 (Insulin-like Growth Factor-1 ou Facteur de Croissance de type Insuline-1) qui est identique chez les vaches comme chez les humains. Ces hormones peuvent être impliquées dans le cancer de la prostate, du colon ou du sein. Les produits laitiers, les viandes de veaux et de vache sont souvent déconseillés par certains médecins après la découverte de tumeurs au foie. Pour Jessica Outwater,une spécialiste de la nutrition de l’université de Princetow, l’oestrogène et le IGF-1 du lait de vache encouragent la prolifération des cellules cancéreuses. Les isoflavones de soya, au contraire, à cause de leurs qualités d’inhibiteurs de tumeurs, peuvent jour un rôle de prévention dans la venue des cancers.

« Pour le cancer du sein, nous savons que le lait apporte des oestrogènes en quantité d’autant plus importante que l’alimentation actuelle à base de mais ensilé augmente leurs taux chez les vaches laitières. Les races retenues pour produire du lait le sont notamment à cause de leur déséquilibre hormonal, qui favorise la production et nous vaut ce triste tableau de vaches aux mamelles dilatées, d’une lourdeur et d’un volume non physiologique, leur donnant une démarche pénible. Ces vaches sont en état d’hyperostrogénie, nécessaire pour la synthèse mammaire du lait. Tous ces facteurs concourent à augmenter le niveau d’hormones dans le lait. De plus l’existence dans le lait de substance à action oestrogénique liées à la pollution ambiante ».    (Dr. Le Berre – Soyons moins lait)

En ce qui concerne le diabète la recherche scientifique indique que les protéines du lait peuvent détruire les cellules bêta productrices d’insuline du pancréas, causant ainsi la maladie. Les Scandinaves sont parmi les plus grands buveurs de lait sur la planète et c’est chez eux que l’on trouve certains taux les plus élevés de diabète ainsi que d’ostéoporose.

Les anti-soya n’ont jamais une pensée pour toute la douleur des vaches, leur exploitation et leur mort. On enlève aux jeunes mères animales leur bébé de quelques jours pour alimenter le marché de la viande de veau. Les vaches endurent de grandes souffrances et sont aussi malades. Dans son livre « Mad Cows and Milk Gate», le dr. Virgil Huse, un ancien inspecteur laitier, exprime son inquiétude face aux maladies dont souffrent les vaches. Cet expert de la maladie de la vache folle estime que les vaches américaines sont porteuses du virus immuno-déficitaire et de la tuberculose; 80 % d’entre elles ont la leucémie bovine, un virus occasionnant le cancer de tous les organes et pouvant se retrouver dans le lait. Cette leucémie pourrait, selon lui, être un facteur de cancer chez l’humain consommant de la viande ou du lait.
Comment peut-on conseiller un lait animal contaminé et cancérigène pour remplacer du lait de soya qui est à la fois une source de santé pour les humains et la planète tout en étant une libération pour les vaches?
                                                                                                                                                                    Sally Fallon et tous les anti-soya ne connaissent rien au végétarisme|végétalisme et colportent presque que du racisme végé. « Le soya remplace maintenant lait et viande pour une génération de végétariens vertueux» , dit-elle. Les végétariens ne considèrent pas nécessairement le soya comme un substitut à la viande ou au lait animal. Ils ne se croient pas plus vertueux que les autres, mais au moins ils ont la conscience tranquille et ne sont pas complices des massacres et de la dégradation de la planète. Important de comprendre que la viande n’a pas besoin d’être remplacée par un autre aliment mais seulement éliminée. Idem pour le lait animal. Cette idée de remplacement de la viande vient d’un autre mythe propagé par les producteurs de produits animaux et qui associe le végétarisme|végétalisme aux carences. On nous a bien lavé le cerveau avec cette histoire de carences, car plusieurs hésitent à abandonner la viande par peur de manquer de quelque chose. Quand on élimine les cadavres animaux et les sous-produits de l’abattoir, on est plus en santé et on ne manque absolument de rien. N’est-il pas absurde et même insultant de toujours entendre que les végés peuvent souffrir de carences alors que présentement c’est la multitude de carnivores qui souffrent et meurent de cancers, de maladies cardiaques et  dégénératives?
Le soya est connu et consommé depuis des millénaires. C’est une fève versatile, nourrissante et sans danger quand elle fait partie d’une alimentation végé et variée comprenant fruits, légumes, céréales entières, légumineuses, huiles de première pression, noix, graines et algues. Soya ou viande? En cherchant la réponse, pensons à notre santé mais aussi au fait que derrière la viande il y a un être vivant, sensible, un coeur qui bat. Pensons aux gaspillages des ressources planétaires, aux changements climatiques, aux vaches exploitées et souffrantes, à l’horreur de l’abattoir. Pourquoi entretenir sa propre vie par la mort d’autres êtres vivants?

Marjolaine Jolicoeur